Esclaves de Fort-de-France
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Sommaire
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Historique
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Cette habitation se trouvait sur les hauteurs de Fort-de-France : en 1835, elle était bornée au nord par l’habitation de M. Dattier, à l’ouest par celle des héritiers Barême et des héritiers Mounique, au sud par celle de Melle St Suzanne et Paret, à l‘est par les habitations Tiberge et mineurs Garnier.
L’habitation a appartenu aux familles de Lucy et Kirwan.
Elle avait été échangée en 1814 contre l’habitation dite de Potiche (Macouba) entre M. de Lucy Fossarieu, sa fille Marie Angélique Rose Françoise de Lucy et son mari, Philippe de Perpigna (Me Catala - 04.01.1814).
M. de Lucy Fossarieu a ensuite vendu en 1819 l’habitation Tivoli à sa deuxième fille, Mme Louise Marie Antoinette de Lucy, épouse de Henry Thomas Kirwan (Me Recules - 12.02.1819).
Cinq ans plus tard, Mme Kirwan vend l’habitation Tiovli à André Kirwan (Me Pajot - 23.10.1824).
En 1835, les époux Kirwan mettent leur habitation en antichrèse pour payer leurs dettes auprès de M. Dufougeray.
En 1850, elle est vendue à Mme Julien Marchand (Me Godissard - 14.01.1850), avec des créances en attente de règlement.
En 1853, cette dernière en a réglé une partie mais elle contracte plusieurs dettes supplémentaires et hypothèque l’habitation.
Pour les honorer, elle vend le 20.05.1856 une parcelle de trois hectares à Mme Sophie Duran, épouse Rol ; elle tente également de vendre le reste de l’habitation le 25.07.1856 à Mr Louis Dijont et Mme Joséphine Célanie Marie Noël. La deuxième vente est annulée le 29 septembre 1856.
En 1856, elle vend à nouveau l’habitation Tivoli à M. Adrien Ihler de Saint-Hilaire, avec obligation de payer les dettes (Me Godissard - 02.10.1856).
Lorsque ce dernier souhaite la céder à son tour à Pierre Alexis Edgar Martin le 19.10.1859, Mme Marchand s’y oppose, invoquant des dettes non honorées, et obtient gain de cause : elle récupère l’habitation mais avec toutes ses dettes.
En 1861, Charles de Berry est nommé curateur pour administrer Tivoli mais l’habitation est de nouveau saisie et vendue aux enchères.
Après divers enchérisseurs, elle est adjugée à Me Peux. Il semble toutefois que les Saint-Hilaire aient trouvé un arrangement avec leurs créanciers car Me Peux n’entre jamais en possession du domaine et l’habitation reste sous la gestion des Saint-Hilaire, qui continuent à y résider.
Entre 1868 et 1869, les Saint-Hilaire parviennent à rembourser leurs dettes et à garder Tivoli jusqu’à leur décès.
En 1878, Jean Alexandre Boyé, époux de Marie Julie Camille Ihler de Saint-Hilaire, achète l’habitation avant de la vendre en 1881 à Mme Duquesnay et Mme Hurard.
L’ouragan du 18 août 1891 détruit presque tout dans le quartier de Balata et conduit Mme Hurard à abandonner l’habitation. Les matériaux et les ustensiles sont pillés ou revendus ; ils servent à ériger de petites cases sur des parcelles du domaine.
Après l'éruption de la montagne Pelée en 1902, le domaine est acquis par l'État pour accueillir les réfugiés. Il devient l'un des quatre centres d'accueil pour les sinistrés, notamment ceux du Morne-Rouge. Il se transforme par la suite en un véritable quartier, doté d’une église et d’une école.
Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, le domaine devient un jardin d'essai agricole et abrite le premier collège agricole de la Martinique, avant que celui-ci ne soit transféré au LEGTA de Croix Rivail.
De 1979 à 2009, le Parc Naturel Régional de la Martinique gère le domaine. En 2009, Yves-André Joseph et le Comité des désobéissants occupent le parc et le mettent à disposition des habitants du quartier, transformant le domaine en un lieu de résistance et de vie communautaire.
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Aujourd'hui, le Domaine de Tivoli est un espace vert apprécié des Foyalais.
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Liste des esclavisés
Bédoin / Hédoin / Bédouin Felix
Bédoin / Hédoin / Bédouin Catherine
Bédoin / Hédoin / Bédouin Eugénie
Bédoin / Hédoin / Bédouin Marie-Joseph
Bédoin / Hédoin / Bédouin Anna
Bédoin / Hédoin / Bédouin Agnès