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Mer calme

À propos de nous

Graine de généalogiste
Ma grand-mère paternelle était née à Fort-de-France en 1921. Arrivée en région parisienne à l’âge de 9 ans, elle évoquait toujours ses premières années en Martinique avec un mélange de nostalgie et d’amertume, sans entrer dans les détails.
Il y avait bien dans notre entourage une tante Raymonde, vieille dame haute en couleurs, dont l’accent exotique et les phrases matinées d’expressions créoles me laissaient perplexe. Elle vivait seule, entourée des photos d’un fils mort en 1940, exécuté par des soldats allemands en raison de sa couleur… Déjà tout un symbole… A l’époque, l’enfant que j’étais voyait dans ces visites mensuelles une corvée nécessaire… Je regrette aujourd’hui qu’elle ne soit plus là pour pouvoir discuter avec elle…

L’arbre qui cache la forêt
En 1994, j’ai voulu savoir, connaître, comprendre. Mais autre époque, autres technologies… Pour mener ces recherches, quel parcours de combattant : il fallait demander les actes aux mairies par courrier, attendre des semaines la réponse ou aller au CARAN consulter les microfilms créés par les Mormons.
J’ai très vite identifié mes premiers aïeux « nés en Afrique », mais à l’aube de mes vies familiale et professionnelle, j’ai été happée par d’autres priorités.

Les nouvelles technologies à la rescousse
En 2014, j’ai découvert que l’état civil de Fort-de-France avait été numérisé : le Graal à portée de clics !
J’ai repris mes recherches, trouvé les 4 « souches » dont est issue ma famille martiniquaise, identité que 3 d’entre elles étaient des esclaves. Je me suis alors trouvée devant un autre mur : l’opacité des actes d’individualité, délivrés en 1848, au moment de l’abolition de l’esclavage . 
Tout y était, nom, prénom, registre matricule mais rien sur les propriétaires ou les habitations où ils se trouvaient.

 

Fin de non-recevoir ? 

C’était sans compter sur ma ténacité…
J’ai commencé par lister dans un tableau excel tous les actes d’individualité pour rechercher les personnes dont les numéros de matricule étaient proches de ceux de mes ancêtres. De fil en aiguille, j’ai complété avec des informations que je trouvais dans les actes d’état civil. Ma base de données prenait forme…
J’ai ensuite découvert que certains affranchissements avaient été accordés avant 1848 et qu’ils étaient répertoriés dans le Bulletin et le Journal officiels de la Martinique, disponibles en ligne eux aussi.
La base de données s’étoffe. J’ai demandé à la BFN les numéros manquants et j’ai ainsi pu retrouver quelques milliers de noms de plus…
Mais je n’ai toujours pas trouvé l’info qui me manque désespérément : où se trouvaient mes ancêtres pendant leur esclavage ?

Le Graal… enfin
C’est en 2022 que j’ai trouvé la réponse à ma question, dans les archives des notaires de Fort-de-France, disponibles aux ANOM, à Aix-en-Provence.
Premier voyage en juillet 2022, avec mon mari, sans trop savoir ce que nous allons y trouver. Nous commençons par éplucher les registres de l’année 1848 de quelques notaires de Fort-de-France… et … bingo ! Nous découvrons que certains anciens propriétaires avaient constitué avec leurs anciens esclaves une société d’exploitation de leur habitation… et leurs noms figurent sur l’acte… noir sur blanc… Nous trouvons également tout un tas d’actes de vente, de succession, de donation où les esclaves figurent comme biens, entre les meubles et les animaux…
Et enfin… je trouve… là, devant mes yeux, dans ces listes infernales, j’identifie deux des trois familles que je cherche depuis… près de 30 ans. La troisième m’échappe encore à l’heure où j’écris ces lignes.

Envie de partage

Et je complète ma base de données de toutes les informations que j’ai trouvées. Il me reste encore beaucoup à dépouiller, analyser, compléter. ça prendra du temps, un travail considérable mais j’irai jusqu’au bout de cette démarche.
Car un autre sentiment m’anime désormais : cette sensation, ce soulagement de savoir enfin d’où je viens, je les souhaite à tous ceux qui, comme moi, qui entreprennent cette démarche, sans savoir où mettre les pieds.
J’ai donc cherché le meilleur moyen de rendre ces recherches accessibles et de les partager au plus grand nombre. Ce site en est le fruit.

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